Après une année de pause, la course AFRICA ECO RACE, sous la direction de Jean Louis SCHLESSER, prépare une nouvelle édition entre le 15 et le 30 octobre, avec un trajet reliant Monaco et le Sénégal.
Sur tous les documents publiés, les organisateurs éliminent le territoire du Sahara occidental, considérant que la course ne traverse que trois pays le Maroc la Mauritanie et le Sénégal. Il est publié une carte du Maroc, qui inclut totalement le Sahara occidental. Dans ces conditions, cette course ne peut être maintenue sans entraîner des violations graves du droit, qui appelleront des recours juridiques déterminés.
Une première plainte a été déposée ce jour devant Monsieur le procureur de la République de Paris pour apologie de crime de guerre par Me Gilles DEVERS, avocat de l’AARASD. L’apologie consiste à présenter un crime de guerre sous un jour favorable.
Or, il ne fait aucun doute que la colonisation du territoire du Sahara occidental par le Maroc est un crime de guerre. Le Sahara occidental est inscrit sur la liste des territoires à décoloniser de l’ONU depuis 1963. Toutes les juridictions qui se sont prononcées ont statué en ce sens : la Cour internationale de Justice en 1975, la Cour de justice de l’Union européenne en 2016, 2018 et 2021, la Cour africaine des Droits de l’Homme et des Peuples en 2022. Surtout, la reconnaissance de deux territoires juridiquement distincts et séparés a été entérinée par le Conseil d’État français dans un arrêt du 6 juin 2022 déniant à Dakhla la qualité de ville marocaine. La règle est donc opposable en droit interne.
Dans ces conditions, présenter le territoire unifié, pour organiser un divertissement régi par la loi marocaine et largement médiatisé, c’est faire l’apologie du crime de guerre et emboîter le pas à la propagande colonialiste du Maroc. Il faut rappeler qu’aucun pays dans le monde n’a reconnu la souveraineté du Maroc sur le Sahara occidental
En complément de cette plainte, l’association a adressé une mise en demeure aux organisateurs en leur rappelant que seul le Front POLISARIO peut donner l’accès au territoire. Une autorisation donnée par le Maroc est nulle et non avenue, ce qui place les participants dans l’insécurité juridique et les expose à des plaintes.
De même, aucune compagnie d’assurance ne peut exercer son activité valablement sur le territoire du Sahara occidental sans l’accord du Front POLISARIO. Ce territoire, qui relève de l’occupation militaire régie par la IVème Convention de Genève, est actuellement soumis à un conflit armé. Aucune garantie d’assurance ne peut jouer.
Dans ces conditions, il est demandé solennellement aux organisateurs d’arrêter la course à la frontière du Maroc, c’est-à-dire la frontière entre le Maroc et de Sahara occidental. Le peuple sahraoui et l’ensemble de ses relais, dont l’association des amis de la RASD veilleront à l’application du droit, car cette provocation qui dévoie les règles fondamentales du sport, doit prendre fin.
11 octobre 2022 Paris