Hommage à Roland Weyl

Roland a été de tous les combats pour la décolonisation et s’est engagé dès l’origine en 1975-1976 , pour le droit des Sahraouis à disposer d’eux-mêmes sous l’égide du Front Polisario en lutte pour l’indépendance du Sahara occidental, envahi par le Maroc le 6 novembre 1975 prenant la suite de l’Espagne pays colonisateur du Rio de Oro depuis 1884.

Il a été en lien avec Ould Salek un des fondateurs du Front devenu Ministre des Affaires Etrangères de La République Arabe Sahraouie Démocratique fondée le 27 février 1976.

A partir de mai 2005, lors du lancement de l’« intifada aux pieds nus « par les Sahraouis des Territoires occupés par le Maroc, l’Association Droit et Solidarité, membre de l’AIJD, qu’il animait avec sa femme Monique et d’autres amies comme sa fille France et l’avocate Aline Chanu, s’est engagée pour mandater des avocats comme Observateurs aux multiples procès illégaux intentés par le Maroc contre les militants et défenseurs des droits humains.

Les Amis de la RASD, le CORELSO et la Plateforme des Associations Françaises de Solidarité avec le peuple sahraoui ont pu organiser grâce à lui des réunions d’informations et de solidarité et des conférences à la Maison du Barreau près du Palais de Justice à Paris .

Durant toutes ces années 2000, Roland est intervenu dans les nombreuses Conférences organisées à l’Assemblée Nationale par la Solidarité française et européenne rappelant inlassablement le droit international et le rôle essentiel de l’ONU : « Nous les peuples …. » en charge de l’organisation du référendum d’autodétermination.

Il nous encourageait nous les citoyens à interpeler notre gouvernement sur sa responsabilité comme membre permanent du Conseil de sécurité insistant sur les mots « occupation » et « Territoires occupés » qui étaient utilisés dans le cas d’Israël pour la Palestine et pas encore pour le Maroc au Sahara occidental .

En été 2010, à 91 ans, avec sa fille France et Michèle Decaster de l’AFASPA, il se rend dans toutes les villes du Sahara occidental occupé, Laayoune, Smara, Dakhla et à Tan Tan au sud du Maroc à la rencontre de tous les militants, résistants et anciens disparus et des avocats sahraouis eux mêmes anciens disparus pendant16 ans dans les geôles marocaines. Infatigable durant presque 2000 kms , il rencontrera aussi plusieurs des futurs prisonniers de Gdeim Izik et France sera mandatée à leur procès à Rabat devant le tribunal militaire en 2013.

En décembe 2016, Roland participe à la réunion accueillie à l’ACAT avec les Amis de la Rasd, le Cabinet Ancile et les Avocats sahraouis. Il s’agissait de mettre au point la stratégie de défense au procès en Appel des prisonniers de Gdeim Izik dont le procès militaire avait été cassé en juillet 2016 par la Cour de cassation de Rabat suite au dépôt de la plainte devant le CAT à Genève pour torture sur Naâma Asfari. Le Droit International Humanitaire des Conventions de Genève sera au coeur de la plaidoierie des avocats français au grand dam du Président du tribunal marocain. Pour la première fois les mots « crime de guerre et prisonniers de guerre » étaient utilisés.