Témoignage de Elli lorz, qui a séjourné en 2020 plusieurs semaines au Sahara occidental occupé

Face à la reprise du conflit armé au Sahara Occidental, je pense aux violations et avertissements qui ont précédés dans la zone tampon de Guerguerat.
Je pense à Ahmed Salem Ould Ahmed Ould Lemgheimadh, un jeune commerçant de 24 ans, originaire de Laâyoune et régulièrement de passage en Mauritanie.
Le 27 janvier 2019, il bloque la route et la circulation dans la zone tampon pour protester contre le traitement injuste qu’il a reçu des douanes marocaines.


Entouré par l’injustice et l’oppression, il s’immole. Il décédera 3 jours plus tard.
Un geste qui exprime son désespoir face à l’impunité des violations commises par les autorités marocaines dans cette zone tampon.Dans une vidéo qui précède son acte, il appelle à l’aide et exprime son ras-le-bol de sa condition et de l’exclusion socio-économique de la jeunesse sahraouie dans les territoires occupés.

« Veuillez trouver une solution pour nous! Montrez votre solidarité avec nous. Nous voulons juste travailler. Nous voulons juste un morceau de pain ».Le 3 février 2019, suite à son décès, le représentant du Front Polisario aux Nations Unies, M. Sidi M. Omar, avait exprimé sa préoccupation à la MINURSO au sujet des intrusions marocaines dans la zone tampon et souligné que ces violations du cessez-le-feu mettent en danger les Sahraouis. « Cette situation ne peut plus être tolérée et l’ONU doit assumer toutes ses responsabilités et assurer le plein respect du cessez-le-feu. »