LE MAROC EXPULSE DEUX AVOCATES DÉFENSEUSES DES DÉTENUS SAHRAOUIS

Ce que nous redoutions hier matin 13 février – voir notre communiqué – est arrivé : Maître Ingrid Metton et Maître Olfa Ouled ont été expulsées dans l’après midi du territoire marocain.

Elles décrivent comment cela c’est passé :

« Lundi 12 février 2018, nous avons été interpellées à la descente de notre avion à Casablanca à 20h40. Nos passeports ont été confisqués. Nous avons été retenues sans motif et sans aucune notification jusqu’au lendemain 14h avant d’être expulsées du territoire.
Pendant plus de 18 heures, nous avons été placées sous escorte policière au sein de la zone internationale de l’aéroport de Casablanca et laissées sans information.
Cette détention arbitraire n’a pas pu être contestée par nos confrères marocains, en l’absence de toute décision écrite. Nous ne recevrons aucune visite des autorités compétentes, notamment consulaire. »

Pourtant, la Convention de Vienne à laquelle la France est partie stipule que les autorités diplomatiques ou consulaires doivent rendre visite aux citoyens retenus, à partir du moment où elles en ont été prévenues – ce qui a été le cas dès lundi soir 12 février…

Le Maroc n’en finira-t-il donc jamais d’agir en toute impunité, avec le silence et la passivité des autorités de notre pays ?

LIRE : Communiqué Presse de l’AARASD pour Me Ouled et Me Metton 14 février 2018


Amnesty International comme le réseau euro-méditerranéen des droits de l’homme ont réagi de suite à l’expulsion de Maître Metton et de Maître Ouled, venues au Maroc pour rencontrer les prisonniers sahraouis de Gdeim Izik, dont elles sont les conseils.

« Amnesty international appelle les autorités marocaines à respecter les droits à la défense pour les détenus de Gdeim Izik, y inclus le droit à l’avocat de leur choix, et d’assurer que les politiques d’immigration ne soient pas discriminatoires, y inclus sur la base des considérations politiques. »

EUROMEDRIGHTS : https://euromedrights.org/fr/publication/deux-avocates-francaises-refoulees-du-territoire-marocain-placees-en-retention-sans-droit-puis-expulsees/